Suis-je vraiment Charlie?

12 janvier 2015

Suis-je vraiment Charlie?

 

 

 

 

 

 

 

Je suis Charlie, nous sommes tous Charlie. Face à la barbarie sans nom qui a tué nos confères français de Charlie Hebo le 7 janvier 2015, nous nous levons tous, nos armes à la main (nos plumes et nos crayons) pour faire front. Vous ne nous ferez jamais taire, vous ne nous faites pas peur, parce que nous, nous sommes Charlie, nous sommes la liberté et la liberté ne mourra pas.

Bon tout cela est bien et beau, mais moi, suis-je vraiment Charlie?

 

J’avais laissé ma plume pendant un bon moment pour courir un peu partout pour le bien-être de ma petite femme et de mon petit garçon qui est finalement né il y a plusieurs mois déjà. Mais les assassins de Charlie Hebdo m’ont forcé à reprendre la seule arme que je possède, ma plume. Ils ont éveillé en moi la sale envie de tuer… ma peur, pour me dresser au-devant de tels actes avec détermination.

Je suis Charlie. Charlie étant pour moi le symbole de la liberté d’expression. Sous d’autres cieux, ce slogan merveilleux peut être vrai, mais sous nos tropiques, pas vraiment sûr qu’il y ait des Charlie, il n’y a que des « Charlotte ». La liberté d’expression est bâillonnée par les tenants du pouvoir. Tu oses parler de trop, on te fera taire à coups de botte, de cravache et de jugements hâtifs et bonjour la prison, si tu as eu la chance de ne pas être abattu.

La liberté d’expression est un luxe qu’on ne peut pas se permettre dans nos pays africains. On n’aura même pas besoin que des frères Kouachi aillent se former au Yémen, reviennent et se servent de failles dans les services de renseignements pour poser leur acte ignoble. Non c’est un processus trop fastidieux. Ceux qui agiront à leur place sont justement ceux là-mêmes qui sont censés garantir cette liberté. Chez nous, on n’aime pas les critiques trop directes. D’ailleurs moi j’ai trouvé ma voie: je suis bien obligé d’édulcorer mes critiques dans une satire joviale et comique noyée dans mes expériences quotidiennes pour faire passer la pilule. J’ai souvent envie de dire les choses comme elles sont, d’appeler un chat, un chat, mais bon…

Je veux être Charlie, dire ce que je pense sans crainte aucune jusqu’à la mort. Bravo Charlie!

 

 

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Commentaires

Pascal
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J´ai bien aimé cet article. Bravo!

Ibrahima gaye
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il y a un paradoxe dans cette affaire Charlie hebdo.Comment la France peut accepter qu'un journal offense 1 milliard de Musulmans au nom de la liberté et en même temps refuser la liberté d'expression à Dieudonné? RESPECTONS LES CROYANCES AVANT TOUT.